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LA TRAQUE DES NAZIS: Le combat de Wiesenthal et des Klarsfeld
Titre Original | LA TRAQUE DES NAZIS: Le combat de Wiesenthal et des Klarsfeld |
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Titre traduit | |
Réalisateur | CLARKE Isabelle COSTELLE, Daniel |
Distribution | |
Production | CC&C |
Année | 2006 |
Format | VHS + DVD |
Durée | 86' |
Langue | Fr. |
Musique | Laurent Petitgirard |
Distinction | |
Interprètes | commentaire dit par Mathieu Kassovitz |
Résumé | |
Diffusion | |
Lien film | Accès exclusif membres IMAJ - écrivez un e-mail à documentation@imaj.be |
Droit | 0 |
Festival | |
Genre | Documentaire |
Auteur du Commentaire | Jack P. Mener |
Commentaire d'Imaj | Devenus célèbres dans le monde entier, surtout par la diffusion internationale en 2009 et 2014 de leurs remarquables séries documentaires télévisées Apocalypse d’abord sur la 2de puis sur la 1ère Guerre mondiale, le couple de cinéastes français Daniel Costelle et Isabelle Clarke s’étaient déjà attachés à reconstituer en 2006 cette histoire de la chasse implacable aux grands nazis qui avaient échappé aux Procès de Nuremberg. Une traque menée sans relâche et quasi sans appuis pendant des décennies par de simples citoyens comme Simon Wiesenthal ou Beate et Serge Klarsfeld, ou encore par les agents du Mossad, indignés dans leur chair que de grands criminels nazis puissent continuer à vaquer à leurs occupations sans être arrêtés, jugés et condamnés pour leurs atroces forfaits commis sous le régime hitlérien. Ce film dont le commentaire des auteurs est dit par la voix sobre et efficace comme un scalpel de Mathieu Kassovitz, relate pour la première fois, avec minutie et une foison de documents écrits, sonores et filmés originaux, le parcours de ces « chasseurs de nazis » pendant soixante ans de recherches semées d’embûches, d’obstructions et de complicités coupables. Le DVD comporte d’ailleurs un bonus avec deux longues interviews en juin 2005 des époux Beate et Serge Klarsfeld sur l’historique de leur combat. Dans le climat de reconstruction nationale après la défaite de l’Allemagne, de la grande menace communiste entretenue par la « guerre froide » des années ’60, et de la fragile réconciliation de la France victorieuse avec l’Allemagne vaincue au sein de l’édification d’une Europe unie, il n’était pas toujours de bon ton de remuer les cendres encore chaudes de plus de 50 millions de morts et de villes entières rasées par les bombardements aveugles. Encore moins de rouvrir des dossiers pour châtier ceux qui avaient activement et largement contribué à l’extermination programmée de 6 millions de Juifs. Nous suivons donc pas à pas les démarches des enquêteurs pour capturer et conduire devant leurs juges les grands criminels que furent Kurt Lischka, Herbert Hagen, Klaus Barbie, Maurice Papon ou Adolf Eichmann, jugé et exécuté à Jérusalem en 1962, mais aussi Jozef Mengele, le médecin tortionnaire d’Auschwitz, mort au Brésil en 1979 avant qu’on ait pu le retrouver en dépit d’âpres recherches, ainsi que de nombreux autres bourreaux et kapos assassins de déportés dont la plupart ont bénéficié de larges indulgences quand ils furent poursuivis. Aujourd’hui que le temps de l’oubli et l’activisme des négationnistes risquent d’enliser les preuves irréfutables du plus grand génocide de l’Histoire, il était vital qu’à travers un tel documentaire, les générations présentes et futures apprennent et voient de leurs yeux quels crimes contre l’humanité de hauts responsables ont pu commettre sans risquer d’être inquiétés. Pour ces générations qui n’ont pas connu la guerre ni la Shoah, il était capital que ces documents soient irréfutables et qu’ils puissent être visionnés en les plongeant au cœur même de la tragédie du nazisme et de la traque implacable de ses acteurs. Et cela qu’ils aient été tournés par des cameramen anonymes ou par de grands cinéastes comme John Ford ou Samuel Fuller. Aussi, comme pour leurs précédents montages historiques, le couple de réalisateurs de ce documentaire ont-ils délibérément choisi, quand les images filmées avaient vieilli, soit étaient trop saccadées et tournées dans un noir et blanc qui risquait de créer trop de distanciation par rapport à la réalité des événements filmés, de leur donner un rythme et des couleurs d’aspect naturel. Une démarche formelle qui a été abondamment critiquée par certains historiens et puristes préférant l’authenticité absolue à une reconstitution de la réalité telle qu’elle était en vue d’un meilleur ressenti de la part des spectateurs. Vaste débat que chacun appréciera en fonction de ses convictions. Quoi qu’il en soit, Daniel Costelle et Isabelle Clarke ne cherchent ni à édulcorer ni à maquiller la vérité des documents choisis. Rien ne nous est épargné des atrocités de la guerre : bombardements de civils par les nazis comme par les alliés, exécutions sommaires, triage des déportés à l’entrée du camp d’Auschwitz, évacuation des cadavres hors des chambres à gaz et enfournement dans les crématoires. Des images insoutenables souvent vues mais aussi d’autres inédites qu’on préférerait ne pas regarder mais qui rappellent qu’il fut un temps pas si lointain où le régime nazi s’était arrogé un droit de mort sur chaque Juif d’Europe : du ventre de sa mère à son centenaire. Devant cette avalanche d’images et de témoignages parfois d’une horreur absolue, on peine à croire que tant de crimes de masse ne remontent qu’à quelques dizaines d’années et ont été perpétrés au cœur de l’Europe dite civilisée. Mais le plus inquiétant ne serait-il pas que, face au rappel salutaire de pareils signaux d’alerte pour que l’innommable ne se reproduise plus, nous y restions insensibles, voire incrédules ou pire … indifférents ? |
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