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A MON PERE RESISTANT (A mon père résistant . Régine Orfinger, le deuil et le secret)
Titre Original | A MON PERE RESISTANT |
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Titre traduit | A mon père résistant . Régine Orfinger, le deuil et le secret |
Réalisateur | DARTEVELLE André DUHEN, Marcel |
Distribution | WIP (Wallonie Image Production) |
Production | Dérives RTBF WIP |
Année | 1995 |
Format | DVD |
Durée | 70' |
Langue | Fr. |
Musique | Gabriel Fauré, Jean-Sébastien Bach |
Distinction | |
Interprètes | |
Résumé | |
Diffusion | |
Lien film | Accès exclusif membres IMAJ - écrivez un e-mail à documentation@imaj.be |
Droit | 0 |
Festival | |
Genre | Documentaire |
Auteur du Commentaire | Jack P. Mener |
Commentaire d'Imaj | Cet épisode, consacré au résistant Marcel Duhen fait partie d’une série consacrée en 1995 par le documentariste André Dartevelle sur un scénario rédigé avec Henri Orfinger, à la mémoire de la résistance armée en Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale. Fils du résistant antinazi Edmond Dartevelle, torturé au siège de la Gestapo du 347 avenue Louise et prématurément décédé en 1954 quand lui-même avait 12 ans, il deviendra après des études d’historien, grand reporter à la RTBF, puis réalisateur indépendant. C’est à l’occasion des commémorations du cinquantenaire de la fin de la guerre qu’il se décide à retrouver les traces du parcours de résistant de son père et de ses amis de réseau qui habitaient la commune de Watermael-Boitsfort, comme Ignace Lapiower, Régine Orfinger ou Paul Nothomb, auxquels André Dartevelle a consacré les autres épisodes de Mon Père Résistant. Marcel Duhen faisait partie de ce réseau et se confie ici à la caméra du cinéaste qui a enregistré également les témoignages de sa fille et de son fils, d’où le titre du film. Dans la tradition des reportages télévisés inaugurés à l’époque par des émissions comme Neuf millions neuf, Strip-tease et autres, le réalisateur s’efface pour donner toute la place aux propos des interviewés et à des plans d’ambiance du milieu dans lequel ils vivent. Entré en résistance en 1943 par ses contacts avec des partisans communistes de Watermael-Boitsfort, il a alors 18 ans et l’Université étant fermée, il suit comme beaucoup d’autres étudiants des cours clandestins et participe d’abord à l’impression de journaux clandestins. Il est ensuite initié au maniement des armes et explosifs. Pour des mesures de sécurité les contacts sont limités à 3 personnes : le chef et deux membres du réseau. Il en résulte, confie-t-il, un grand sentiment de solitude mais aussi de solidarité. Les rendez-vous pour des opérations devaient être fixés à heure précise et toujours dans des espaces dégagés pour mieux voir le danger d’être repérés et pouvoir fuir. Des habitants du quartier des cités-jardins du Logis et de Floréal à Watermael-Boitsfort, comme Paule Achten qui témoigne longuement elle aussi, logeaient les résistants et cachaient armes et munitions. Le 15 juin 1943, se souvient Marcel Duhen, son réseau décide de transporter en tram dans des sacs une partie de cet arsenal vers la Place Keym. Ils se font repérer par des Allemands en civil qui les capturent et Marcel, pour libérer son chef de réseau tue à bout portant celui qui le retient. En réponse aux questions hors caméra de Dartevelle, il livre par bribes ces vieux souvenirs de combattant de l’ombre, avec ci et là un petit ricanement gêné. On sent le poids de ces émotions enfouies depuis tant d’années. Son fils et sa fille viendront dire comme ils n’ont pas su lui arracher le récit de ces courtes mais denses deux années de combat clandestin contre l’occupant nazi. Mais la caméra de Dartevelle et de son cadreur Michel Techy ont su capter ces rares confidences où les silences profondément enfouis pèsent aussi lourds que les mots. Comme en écho à ces silences, le cinéaste entrelarde les morceaux d’interviews, bien sûr, de photos d’époque en noir et blanc, de Marcel Duhen, de membres de sa famille et de ses compagnons de résistance. Mais surtout de longs plans de coupe en couleurs dans les jardins coquets et les rues calmes de ces quartiers du Watermael-Boitsfort de 1995 où roule nonchalamment une jeune femme en robe imprimée, comme une évocation silencieuse de ces estafettes féminines qui transportaient victuailles et munitions aux clandestins qu’elles abritaient. Ces images comme volées, ne sont qu’un fragment du talent de ce réalisateur et grand reporter, pétri d’humanité et d’idéal social, disparu en 2015 après avoir tourné en Belgique et à travers le monde plus de 150 reportages et documentaires qui constituent une mosaïque vivante et irremplaçable de la société dans la seconde moitié du 20ème siècle. Nota Bene : En apothéose de cette œuvre mémorielle, André Dartevelle réalisera en 2014 un diptyque de 4h26’ aussi poignant que brillant, Trois Journées d’Août 1914, sur le tragique massacre dans les murs de la cité de Dinant de 674 civils dont femmes et enfants, fusillés sans raison ni pitié par les troupes allemandes dans les premiers jours de la Première Guerre Mondiale. Cent ans après l’horreur, André Dartevelle recueille des témoignages bouleversants des descendants de ces familles endeuillées qui gardent jusqu’à ce jour les traces de ces crimes. À voir absolument. |
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